La Bouche d’ombre

Lamarche-Ovize

d’Alexandre et Florentine Lamarche-Ovize

Alexandre et Florentine Lamarche-Ovize ne boudent pas leur plaisir à jouer des éléments décoratifs du double salon, offerts en miroir ou en butée. L’intérieur s’en voit complètement chamboulé !  

Ils tirent une pleine satisfaction à concevoir, dessiner, agencer des œuvres avec lesquelles vivre. Leurs « sculptures domestiques » sont portées par ce moteur créatif que l’industrialisation a bien failli briser. Il a fallu toute la pugnacité des poètes, penseurs et artistes pour échapper au désœuvrement qui menace au 19èmesiècle. A la tête du mouvement Arts & Craft, John Ruskin considère dès 1851 qu’il faut réévaluer la relation de l’homme au travail : « Vous pouvez enseigner à un homme à tracer une ligne droite et à la couper (…) d’après des modèles donnés, et vous trouverez son travail parfait dans son genre : mais, demandez-lui de réfléchir sur quelqu’une de ces formes, (…) son travail deviendra hésitant ; il pensera et, neuf fois sur dix, dans son premier essai, cet être pensant commettra une erreur. Mais, malgré tout, vous en aurez fait un homme alors qu’il n’était qu’une machine, un outil animé » (La nature du gothique). 

Au cœur de la pratique de ce couple d’artistes, dessinateurs, peintres et sculpteurs, la même impulsion ; produire avec joie. Ce plaisir de faire irradie dans les moindres recoins de l’environnement conçu pour Fabre. Les artistes nous livrent une « sorte de paysage de (leur) quotidien » peuplé de motifs, de références visuelles et littéraires, d’hommages, de portraits inspirants, dans une profusion truculente. 

lamarcheovize_fabre_dp.pdf

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